Au
sortir de la seconde guerremondiale, le bureau
d’études du plus grand constructeur français de
l’époque est chargé d’étudier une remplaçante à la
déjà mythique Traction Avant
Le
constructeur : Citroën, à sa tête, Pierre
Boulanger, le projet portera le nomde VGD, voiture
à grande diffusion.
Les fées
chargées de se pencher sur le berceau et de
pourvoir l’enfant de toutes les qualités
sont : André Lefebvre, Flaminio Bertoni, Paul
Magès et WalterBecchia, les 3 derniers cités
seront mis à contribution surtout après la
guerre.
André Lefebvre est un jeune ingénieur bourré
d’idées, formé chez Voisin, passé chez Renault où
il s’ennuie. André Citroën l’embauche, séduit par
les idées novatrices de Lefebvre.
C
elui-ci prône un centre de gravité le plus bas
possible, la chasse au poids superflu et
l’amélioration de l’aérodynamisme
Flaminio Bertoni va concrétiser ses
idées et de leur collaboration naît la Traction,
une véritable révolution pour l’époque.
La guerre
repoussera la sortie prévue de la VGD, il en est
de même pour la « 2CV ».
La mise
au point de la voiture sera longue.
A la mort
de Pierre Boulanger en novembre 1950, Pierre
Bercot le remplace. Les premiers prototypes
déplaisent à celui-ci et à cette date seuls le
moteur 6 cylindres refroidi par air et la
suspension oléopneumatique sont en cours de
développement. Le moteur déçoit lui aussi, passé
au banc il confirme le manque de puissance.
Il
faudra encore quelques années avant que la DS ne
soit au point. La suspension oléopneumatique sera
testée sur les dernières 15 CV, mais seulement sur
l’essieu arrière. La carrosserie évoluera jusqu’en
1955, à cette date la décision de fabriquer des
clignotants surnommés « trompettes » ou
« cornet de frites » et servant de
décrochement au toit est
prise.
En
1955,la sortie de la DS est programmée pour le
mois d’octobre malgré une mise au point
imparfaite.
Le moteur
ne sera pas le 6 cylindres de Becchia, mais le 4
cylindres modernisé de la Traction par Maurice
Sainturat son créateur.
La
DS sort au Salon de Paris en 1955 et c’est un
triomphe.Dévoilée le 5 octobre 1955, la DS
surprend par sa carrosserie et sa technologie
révolutionnaire. Il faut le noter, la DS est la
dernière voiture véritablement révolutionnaire. Le
mot sera ensuite galvaudé.
Le soir
du 5 octobre, 12 000 commandes seront passées et à
la clôture du Salon 80 000. A l’époque, cela
correspondait à 2 ans de production.
Tout
n’est pas rose pour autant, la chaîne de
production n’est pas prête et la voiture n’est pas
fiabilisée. Pour faire des économies, les joints
hydrauliques ont été remplacés et seront à
l’origine de fuites avec la conséquence
désastreuse sur tous les organes hydrauliques de
la DS, le liquide s’oxyde à 40°.
Les
problèmes seront résolus et la DS va pouvoir
rouler vers la légende.
En 1957 naît L’ID19, une DS simplifiée sans
direction assistée, avec une boîte mécanique et un
moteur de 11D modifié. Un break complète la
gamme.
En
1966,la DS 21 apparaît, l’avant est redessiné en
1967 et en 1972 sort la DS 23, dernière évolution
avant l’arrêt de la production. En 20 ans, la
voiture va passer de 75 ch à 141 ch. La crise du
pétrole accélérera sa mise à mort.
Voiture de maître, elle aura également une
carrière sportive remarquable.
Sa
carrière commencée en 1955 s’achèvera en 1975. La
CX lui succèdera mais ne la remplacera pas. 1 330
755 exemplaires sont sortis des chaînes de
production. |